La ville de Conakry a été le théâtre d’une inondation le week-end dernier. La journée du samedi 26 août comme toutes les journées de grandes pluies, la Guinée a enregistré des pertes en vie humaine et des dégâts matériels considérables. Les efforts consentis jusque-là par l’Etat pour minimiser les risques d’inondations restent encore vains.
Si la pluie est source de vie ailleurs, à Conakry elle décime des vies et emporte avec elle les biens matériels acquis au prix des années de durs labeurs. Suite à la pluie diluvienne qui s’est abbatue sur la Capitale guinéenne le week-end dernier, deux personnes ont perdu la vie, une autre a été portée disparu et 3 437 ménages ont été touchés, impactant 17 185 personnes selon l’Agence nationale de gestion des urgences et catastrophes humanitaires (Anguch). Voitures, appareils électro-ménagers, vêtements et autres, Moïse Sandouno, habitant à kiroti dans la commune de Ratoma, a tout perdu. Grâce à une intervention des sapeurs-pompiers, sa famille et lui ont eu la vie sauve. Comme Moïse plusieurs personnes ont regardé les yeux impuissants, leurs biens matériels partir dans les courants d’eaux qui entraînaient tous sur leurs passages.
L’urbanisation de la ville de Conakry est caractérisée par une anarchie quelque peu flatteuse. Ce qui ne plaide pas en faveur des pauvres citoyens qui subissent les conséquences du laxisme des gouvernants et les actes à la fois inciviques et égoïstes de certains citoyens.
« l’occupation illégale des lits de rivières et d’autres voies d’eau, des actes perpétrés sous le regard complice des services en charge de l’habitat urbain, contribue de manière significative aux inondations », affirme l’ancien ministre guinéen des postes et télécommunications Moustapha Mamy Diaby, dans sa récente sortie sur son compte X.
Il en résulte de ce qui précède donc, que la responsabilité semble être partagée entre le comportement des citoyens, les occupations illégales et la gestion publique. Ces dernières années, la ville de Conakry vit le même scénario, pour des stratégies de riposte sans effet apparent. C’est pourquoi pour l’ex ministre des postes et télécommunications, « il est inutile de s’apitoyer chaque année sur le sort des gens sans prendre des mesures concrètes ».
Dans le même ordre d’idée le premier ministre de la transition Bah Oury martèle:
« Pour sauver des vies, nous devons corriger des décennies de négligence administrative ».
Il s’est également exprimé sur son compte X au sortir d’une réunion technique qu’il a tenu le 26 août dernier avec les services des ministères en charge de l’administration du territoire, des travaux publics, de l’urbanisme et de l’habitat, de la santé, ainsi que de la protection civile. Selon Bah Oury, des opérations d’ouverture des voies de ruissellement des eaux pluviales seront menées partout où cela est nécessaire.En attendant que ces opérations d’envergure soient effectives sur le terrain, d’autres risques d’inondations sont bien possibles selon les prévisions météorologiques.
HASSAN BISCHURI