Les petites et moyennes entreprises africaines ont une grande chance de renforcer leur compétitivité et de favoriser leur développement grâce à la digitalisation. Malgré des obstacles persistants, notamment en ce qui concerne les compétences et les infrastructures, les bénéfices de l’économie numérique sont indéniables. Il est donc essentiel que les gouvernements, les entreprises et les organismes de soutien collaborent afin de dynamiser la numérisation des petites et moyennes entreprises à travers le continent.
L’économie numérique s’élargit rapidement non seulement en Europe, aux États-Unis, en Asie de l’Est et ailleurs, mais aussi dans la région africaine. En Afrique, l’Internet mobile a peu à peu gagné en popularité et de nombreuses formes de l’économie numérique ont été adoptées par les autorités et les populations.
Devant une compétition de plus en plus intense et une économie mondiale de plus en plus interconnectée, la numérisation devient un élément essentiel de transformation pour les petites et moyennes entreprises (PME) en Afrique. Depuis quelques années, les petites et moyennes entreprises africaines utilisent les outils numériques afin de rester compétitives et augmenter leur chiffre d’affaires. Ce mouvement a été accéléré par la pandémie de COVID-19, incitant de nombreuses entreprises à se tourner vers des solutions numériques dans le but de maintenir leurs activités en marche.
Les bénéfices de la digitalisation
En Afrique, l’économie numérique, incluant le commerce électronique, connaît une croissance rapide, offrant de nouvelles possibilités aux entrepreneurs et aux entreprises d’élargir leur marché et de prendre part aux chaînes de valeur. Des activités économiques sont générées et de nouvelles formes d’emploi se manifestent. En règle générale, les secteurs les plus cruciaux pour le développement rapide de l’économie Internet en Afrique sont la technologie financière, le commerce électronique, la technologie de la santé, les médias et le divertissement, les applications de téléphonie mobile et la logistique B2B.
Un des bénéfices majeurs de la digitalisation pour les petites et moyennes entreprises africaines réside dans l’amélioration de l’efficacité opérationnelle. Grâce aux outils numériques, la gestion des processus internes devient plus facile, ce qui permet de diminuer les dépenses et d’accroître la productivité. À titre d’exemple, les logiciels de gestion de la chaîne d’approvisionnement offrent aux entreprises la possibilité d’améliorer le contrôle de leurs stocks, d’améliorer la logistique et de réduire les pertes.
De plus, la numérisation permet aux petites et moyennes entreprises de gagner en visibilité sur le marché mondial. Avec les plateformes de commerce en ligne, les entreprises ont la possibilité d’atteindre des clients qui ne se trouvent pas dans leur pays. En numérisant leurs opérations, les PME peuvent également offrir des services plus personnalisés, répondre plus rapidement aux besoins des clients et renforcer leur compétitivité.
Les obstacles liés à la digitalisation
Même s’il y a eu des avancées notables au cours des dernières années dans la préparation des pays africains au commerce électronique, de nombreuses lacunes demeurent, sans oublier que les pays africains sont à des stades différents de développement du commerce électronique. Un des principaux défis réside dans le manque de compétences en informatique. De nombreuses petites entreprises souffrent d’un manque de personnel compétent pour faire usage efficacement des outils numériques. Les compétences limitées entravent l’adoption des technologies numériques et restreignent l’effet de la digitalisation sur les résultats des entreprises. En outre, l’accès à la technologie demeure un obstacle important en Afrique.
Les infrastructures numériques, bien qu’en voie d’amélioration, demeurent insuffisantes dans de nombreuses régions du continent. Les régions rurales, notamment, sont fréquemment mal desservies en matière de connexion Internet, ce qui restreint les opportunités de numérisation pour les petites et moyennes entreprises situées en dehors des grandes villes.
Dans certains pays, moins de 10 % de la population est connectée à Internet et de nombreux individus ne disposent même pas de services bancaires, voire n’ont pas d’adresse postale. La volonté des gouvernements, en termes de compétences et de données, d’adopter et d’appliquer des politiques, des lois et des règlements appropriés pour mettre le commerce électronique et l’économie numérique au service du développement est également très variable.
Il est primordial que le secteur public et le secteur privé collaborent afin de favoriser la digitalisation des petites et moyennes entreprises en Afrique. Les gouvernements ont la possibilité de privilégier l’adoption des technologies numériques en mettant en place des politiques publiques et des incitations fiscales.
Les acteurs majeurs sont aussi les fournisseurs de technologies et de solutions numériques. Les grandes entreprises comme Microsoft et Google font des investissements dans la formation des petites et moyennes entreprises africaines afin de les aider à exploiter les outils numériques. De leur côté, les organisations non gouvernementales fournissent fréquemment un soutien technique et financier aux petites entreprises, notamment dans les régions rurales.
Bountouraby SIMAKAN