Selma Malika Haddadi, nouvelle vice-présidente de la Commission de l’Union africaine : un coup diplomatique algérien

C’est une victoire éclatante pour la diplomatie algérienne. Selma Malika Haddadi, diplomate chevronnée et ancienne ambassadrice d’Algérie en Éthiopie, a été élue vice-présidente de la Commission de l’Union africaine (UA), lors de la 38ᵉ session de l’Assemblée des chefs d’État et de gouvernement de l’organisation panafricaine. Son élection, obtenue après un scrutin disputé, marque une nouvelle étape dans la stratégie d’influence d’Alger au sein des instances africaines.

Une victoire à l’arraché

Le processus électoral, mené à Addis-Abeba, a été marqué par une intense bataille diplomatique. Selma Malika Haddadi s’est imposée dès le sixième tour de scrutin avec 33 voix, dépassant ainsi la majorité requise des deux tiers. Face à elle, la Marocaine Latifa Akherbach, qui représentait un bloc d’intérêts influent au sein de l’UA, a été contrainte de s’incliner. Deux autres candidates, l’Égyptienne et la Libyenne, ont quant à elles quitté la course dès les premiers tours.

Ce résultat vient consacrer l’activisme de l’Algérie dans la diplomatie africaine et sa volonté d’affirmer son leadership sur le continent. Alger, qui s’est récemment repositionnée comme un acteur clé au sein de l’UA, voit en cette nomination une confirmation de son retour en force dans les cercles décisionnels panafricains.

Une diplomate aguerrie

À 47 ans, Selma Malika Haddadi n’est pas une inconnue des arcanes de l’Union africaine. Ambassadrice d’Algérie en Éthiopie et représentante permanente auprès de l’UA jusqu’à son élection, elle connaît parfaitement les rouages de l’organisation. Avant cela, elle a été directrice générale pour l’Afrique au ministère algérien des Affaires étrangères et a occupé des postes stratégiques à Nairobi et Addis-Abeba.

Sa carrière a été marquée par une implication constante dans les dossiers liés à la paix et à la sécurité en Afrique, ainsi que par un engagement en faveur du renforcement des institutions africaines. Son élection à la vice-présidence de la Commission de l’UA s’inscrit dans cette logique : elle aura pour mission d’améliorer la gestion administrative et financière de l’organisation, mais aussi de renforcer les relations entre la Commission et les États membres.

Un signal fort pour Alger

Cette nomination intervient à un moment clé pour l’Algérie, qui multiplie les initiatives pour asseoir son influence sur la scène continentale. En devenant vice-présidente de la Commission de l’UA, Selma Malika Haddadi permet à Alger de consolider son poids au sein de l’organisation, notamment face aux autres puissances régionales comme le Maroc, l’Égypte ou l’Afrique du Sud.

Au-delà de l’aspect symbolique, son rôle sera scruté de près, notamment dans la gestion des réformes internes de l’UA et l’amélioration des mécanismes de gouvernance de l’organisation. Les défis sont nombreux : la nécessité d’un financement plus autonome, la réforme du fonctionnement de la Commission et le renforcement du rôle de l’UA sur les questions de paix et de sécurité en Afrique.

Un mandat sous haute attente

L’élection de Selma Malika Haddadi est donc bien plus qu’une simple nomination diplomatique. Elle reflète une recomposition des rapports de force au sein de l’UA et confirme le retour en force de l’Algérie dans le jeu panafricain. Reste à voir si la nouvelle vice-présidente saura transformer cette victoire en influence durable au sein de l’organisation.

Son mandat sera scruté avec attention, aussi bien à Addis-Abeba que dans les capitales africaines. Pour Alger, il s’agit d’une occasion en or d’imprimer sa marque sur l’avenir de l’Union africaine.