Guinée : une patiente expulsée de l’hôpital de Boké s’effondre dans la rue, l’indignation monte

À Boké, une femme a été chassée de l’hôpital régional moins de 24 heures après une intervention chirurgicale. Épuisée et sans assistance, elle s’est écroulée sous les yeux de sa fille. L’affaire, qui suscite une vague d’indignation, relance le débat sur les conditions de prise en charge des patients dans les structures de santé du pays.

 

L’image a choqué plus d’un habitant de Boké, ville minière située dans l’ouest de la Guinée. Une femme, encore convalescente après une opération chirurgicale, s’est effondrée sur le bitume, sous le regard impuissant de sa fille, Kadiatou Conté. L’incident s’est produit après que la patiente a été expulsée de l’hôpital régional de Boké, moins de 24 heures après son intervention.

Selon des témoins, le personnel soignant aurait sommé la malade de quitter les lieux faute de paiement des frais d’hospitalisation. « Ma mère venait à peine de subir son opération. Elle n’avait même pas récupéré. Mais les infirmiers nous ont dit qu’on ne pouvait plus rester, car nous n’avions pas les moyens de payer », a confié, en larmes, Kadiatou Conté à Jeune Afrique.

Un système de santé sous tension

Ce drame remet en lumière les conditions souvent précaires de prise en charge dans les établissements hospitaliers publics guinéens. Dans un pays où l’accès aux soins demeure un défi majeur, de nombreux patients se retrouvent livrés à eux-mêmes, faute de moyens financiers.

À Boké, comme dans d’autres régions de la Guinée, le manque de moyens des structures sanitaires et la précarité du personnel hospitalier créent une équation difficile à résoudre. « C’est une pratique courante. Ici, si vous n’avez pas d’argent, on vous met dehors, même si votre état est critique », déplore un infirmier sous couvert d’anonymat.

Le ministère de la Santé, contacté par Jeune Afrique, n’a pas encore réagi à cette affaire. Mais sur les réseaux sociaux, l’émotion est palpable. De nombreux internautes dénoncent une forme de « maltraitance institutionnelle », tandis que des associations de défense des droits humains réclament des explications.

Une vague d’indignation

L’affaire a rapidement pris une dimension nationale. Des organisations locales, comme l’Association guinéenne pour la défense des droits des patients, exigent des sanctions contre l’hôpital et une réforme urgente du système de prise en charge.

« Ce genre de situation est inacceptable. Nous ne pouvons pas tolérer que des patients soient abandonnés dans la rue simplement parce qu’ils n’ont pas d’argent », s’indigne Mamadou Diallo, responsable de l’association.

Face à la montée de l’indignation, les autorités sanitaires seront-elles contraintes de réagir ? En attendant, l’histoire de cette patiente abandonnée à son sort continue de provoquer colère et indignation dans tout le pays.