La Guinée fait face à une pression croissante pour redresser ses finances publiques. Une mission du Fonds monétaire international (FMI) s’est récemment achevée à Conakry, avec un message clair adressé aux autorités : le pays doit renforcer le recouvrement de ses dettes fiscales avant de pouvoir bénéficier d’un nouveau programme de soutien financier.
Un contexte macroéconomique tendu
Malgré une croissance soutenue grâce à l’exploitation des ressources minières, la Guinée continue de faire face à des défis budgétaires majeurs. L’équilibre des finances publiques est mis à rude épreuve par un niveau élevé de dépenses publiques et des difficultés persistantes en matière de mobilisation des recettes fiscales.
Selon les estimations du FMI, le taux de pression fiscale en Guinée reste inférieur à la moyenne de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), illustrant les marges d’amélioration possibles en matière de collecte des impôts et taxes.
Des recommandations strictes
Au terme de sa mission, le FMI a mis en avant plusieurs recommandations destinées à améliorer la gestion des finances publiques guinéennes. Parmi les mesures prioritaires figurent :
- L’amélioration du recouvrement fiscal : Il s’agit notamment d’une meilleure identification des contribuables, d’un renforcement des capacités de l’administration fiscale et d’une lutte accrue contre l’évasion fiscale.
- La réduction des dépenses non prioritaires : Le FMI a souligné la nécessité pour le gouvernement guinéen de rationaliser certaines dépenses, notamment celles liées aux subventions et aux coûts de fonctionnement de l’État.
- La transparence budgétaire : L’institution financière internationale recommande une amélioration du reporting financier pour une gestion plus efficace et transparente des fonds publics.
Un soutien conditionné
Bien que la Guinée ait bénéficié de programmes de soutien du FMI par le passé, notamment dans le cadre de la Facilité élargie de crédit (FEC), l’institution demeure prudente quant à un nouvel accord. Le Fonds a précisé que toute assistance future serait conditionnée à des réformes tangibles en matière de mobilisation des recettes internes.
Dans un contexte où les tensions sociales autour des mesures fiscales restent vives, le gouvernement guinéen devra équilibrer la nécessité d’augmenter ses recettes et la volonté d’éviter une grogne populaire. Reste à voir si Conakry pourra relever ce défi tout en préservant sa stabilité économique.