Le Sénégal franchit un cap historique avec le raffinage de son propre pétrole

Pour la première fois de son histoire, le Sénégal a raffiné du pétrole brut extrait sur son territoire. La Société africaine de raffinage (SAR) a annoncé avoir traité 650 000 barils de pétrole issus du champ offshore de Sangomar, produisant ainsi 90 000 tonnes de carburants et de dérivés pétroliers. Cette avancée marque une étape majeure vers l’autonomie énergétique du pays.

Une transformation locale des ressources énergétiques

Jusqu’ici, la SAR, créée en 1961, se consacrait exclusivement au raffinage de pétrole importé. Cette nouvelle étape lui permet d’intégrer le brut national dans son processus de production. Les produits raffinés – gasoil, kérosène, essence et gaz butane – sont actuellement acheminés vers les infrastructures de stockage.

Ce développement répond à un double objectif : sécuriser l’approvisionnement énergétique du pays et réduire sa dépendance aux importations de produits pétroliers finis. L’exploitation locale du pétrole pourrait également générer des retombées économiques positives, notamment par la création d’emplois et le développement d’une chaîne de valeur nationale.

Un potentiel économique stratégique malgré des volumes encore modestes

L’exploitation pétrolière sénégalaise a probablement débuté en juin 2023 avec l’entrée en production du champ de Sangomar, exploité par l’australien Woodside Energy. En parallèle, le Sénégal est également devenu producteur de gaz en partenariat avec la Mauritanie sur le gisement transfrontalier GTA.

Si les quantités extraites restent modestes en comparaison des grandes nations productrices africaines comme le Nigeria ou l’Angola, les revenus générés pourraient atteindre plusieurs milliards de dollars. Ces ressources financières sont appelées à jouer un rôle clé dans le développement du pays, en finançant notamment des projets d’infrastructures et en favorisant l’industrialisation.

Une répartition entre consommation locale et exportation

Les hydrocarbures raffinés par la SAR seront destinés à la fois au marché intérieur et à l’exportation. L’enjeu pour le Sénégal sera de structurer une distribution efficace afin de garantir un approvisionnement stable et des prix compétitifs.

Avec cette première réussite, le Sénégal amorce une nouvelle phase dans l’exploitation de ses ressources naturelles. L’enjeu est désormais d’inscrire cette dynamique dans une stratégie énergétique durable et économiquement viable pour le pays.