L’eau, le pétrole, le gaz, le charbon, les animaux, les minerais et les forêts ne sont pas inépuisables. Ces ressources ont été utilisées sans compter et sans prendre en compte l’avenir par les sociétés humaines. Un fait qui représente une menace majeure pour la biodiversité. Ces dernières décennies ont montré que de nombreux animaux et plantes disparaissent à un rythme jamais observé auparavant. Ce phénomène résulte de la multitude d’activités humaines dans la nature. Les répercussions de cette perte sont considérables et ont des impacts importants sur les moyens de subsistance, l’économie et la qualité de vie des populations humaines.
La perte de la biodiversité, également connue sous le nom d’effondrement ou d’érosion de la biodiversité, est une crise écologique qui entraîne l’extinction d’espèces végétales ou animales à travers le monde. Elle cause la disparition des espèces dans un environnement spécifique. Et provoque la destruction de l’écosystème.
Plus précisément, la dégradation de la biodiversité se traduit par une augmentation du taux d’extinction ou la réduction des populations de certaines espèces et une dégradation des habitats naturels. D’après un rapport publié en 2019 par la Plateforme Intergouvernementale Science et Politique sur la Biodiversité et les Services Écosystémiques (IPBES), les disparitions d’espèces sont 10 à 1000 fois plus rapides que le rythme naturel depuis deux siècles. Malheureusement, cette observation a été faite par 1400 chercheurs dans le monde entier. À cette vitesse, la planète risque de perdre 75 % de ses espèces dans 500 ans. De nombreuses recherches menées par les chercheurs du XXIe siècle avancent que la sixième crise d’extinction majeure en cours sur terre sera due à la diminution de la biodiversité.
Quelles sont les principales causes de la perte de la biodiversité ?
Cette perte rapide s’explique principalement par : la destruction et la fragmentation des milieux naturels, la pollution, la surexploitation d’espèces sauvages, l’introduction des espèces exotiques envahissantes et le Changement climatique.
La destruction et fragmentation des milieux naturels.
Selon le rapport de l’IPBES, 25% des émissions de gaz à effet de serre proviennent du défrichement, de la production végétale, et de la fertilisation.
A cause de la dégradation des terres, la production agricole a diminué sur 23 % de la surface terrestre, tandis que le principal changement d’utilisation des terres est en faveur de l’expansion agricole : plus d’un tiers des surfaces terrestres sont consacrées aux cultures et à l’élevage. Toutefois, cette augmentation, associée à une expansion urbaine, s’est produite au détriment des forêts tropicales primaires, des zones humides et des prairies. Cependant, la biodiversité n’est pas favorisée par l’intensification des pratiques agricoles et d’élevages. L’uniformisation des systèmes agricoles représente une menace directe pour la production alimentaire : la disparition des pollinisateurs par les produits phytosanitaires et la destruction de leurs habitats, conduit à des déficits de récolte annuels d’une valeur comprise entre 235 et 577 milliards de dollars.
La pollution
Les pollutions liées aux activités humaines détériorent les écosystèmes et menacent les espèces végétales et animales. La propagation de nutriments dans les eaux, à cause de l’aménagement du littoral et du développement de l’aquaculture a de graves impacts sur les poissons et les fonds marins. La pollution par les plastiques a été multipliée par 10 depuis 1980 et environ 300-400 millions de tonnes de métaux lourds, solvants, boues toxiques et autres déchets issus des sites industriels sont déversés chaque année dans les eaux et la nature.
La surexploitation de l’espèce sauvage.
La surexploitation des ressources naturelles (récolte, chasse, pêche intensive), contribue de manière significative à l’érosion de la biodiversité : destruction d’habitats naturels, diminution des ressources disponibles dont dépendent de nombreuses espèces sauvages, pollutions, perturbations et mortalité de certaines espèces sauvages, y compris celles protégées.
En raison de la pêche industrielle, les poissons, les coquillages et les crustacés ne peuvent pas reconstituer leurs populations.
L’exploitation des forêts conduit à la destruction d’arbres de plusieurs siècles. Les espèces végétales et animales sont menacées par les pratiques illégales de chasse et de commerce.
Les espèces exotiques envahissantes
Les espèces invasives se propagent davantage grâce au commerce mondial et représentent une menace majeure pour les écosystèmes insulaires. L’invasion de l’espèce invasive entraînera une augmentation de l’apparition de nouvelles maladies.
Des espèces, des animaux, des plantes, des bactéries, des virus ont été introduits de manière intentionnelle pour leur avantage économique (alimentation, horticulture, fourrure…). Certains sont arrivés par hasard dans un lieu, accrochés à la coque d’un navire, par exemple. Quelques-unes s’y plaisent tellement qu’elles peuvent devenir invasives et entraîner la disparition d’espèces locales, la détérioration des milieux naturels, voire avoir un impact sur la santé humaine.
Le changement climatique
L’utilisation massive de combustibles fossiles (gaz, charbon, pétrole) émet des gaz à effet de serre, qui provoquent le réchauffement de l’atmosphère. Le changement climatique est en marche : augmentation de la température des océans, fonte des glaces, élévation du niveau de la mer. Des perturbations plus violentes et plus fréquentes comme les cyclones, les tempêtes et les sécheresses, accentuent la disparition de milieux naturels et augmentent le nombre de réfugiés climatiques.
Des menaces indirectes
Les spécialistes internationaux repèrent d’autres éléments qui contribuent de manière significative à la détérioration de notre biosphère.
Une démographique croissante
La population mondiale a doublé depuis 50 ans, en adoptant des modes de vie qui provoquent une croissance exponentielle des besoins
La mondialisation
Aujourd’hui nous mangeons de la viande nourrie avec du soja d’Amazonie, buvons du vin chilien, dormons dans un lit en bois venu du Gabon… La mondialisation a multiplié les échanges entre consommateurs et producteurs. Il est difficile pour de simples consommateurs de percevoir les dégradations que les achats engendrent dans les régions où ils sont produits : utilisation accrue des énergies fossiles, forte consommation d’eau, par exemple…
Des technologies voraces
Les nouvelles technologies, l’électronique et le numérique, les grandes révolutions du 21ᵉ siècle, sont de gros consommateurs d’énergie, d’extracteurs de matières premières et d’émetteurs de gaz à effet de serre. Internet et l’ensemble des nouvelles technologies consomment chaque année environ 7 % de la production mondiale d’électricité.
Un modèle économique inadapté
Les avancées technologiques, telles que l’électronique et le numérique, qui sont considérées comme des révolutions majeures du 21e siècle. Cependant, elles sont de grandes sources d’énergie, d’extracteurs de matières premières et d’émetteurs de gaz à effet de serre. Environ 7 % de la production mondiale d’électricité est consommée chaque année par Internet et l’ensemble des nouvelles technologies.
Comment contribuer à la préservation de la biodiversité ?
La biodiversité est notre héritage collectif et notre investissement pour l’avenir. Il est impératif de placer la biodiversité au centre de nos politiques publiques et de prendre des mesures pour la préserver dans nos territoires, en impliquant tous les acteurs. Afin de prévenir les maladies et éviter un déclin de la santé publique, il est primordial de commencer par lutter contre la perte de la biodiversité en :
• Préservant les milieux naturels
Car de bons écosystèmes, tels que les récifs coralliens ou les forêts, offrent des services écosystémiques tels que l’épuration naturelle de l’eau, la pollinisation, et préviennent la propagation des agents infectieux.
• Transformant nos modes de productions agricoles
En optant pour une agriculture biologique, il est possible de diminuer l’usage des pesticides, qui sont préjudiciables à la biodiversité et à la santé. Il est également envisageable de réduire les élevages. En favorisant le développement de circuits courts et de productions locales, il est possible d’éviter la déforestation dans les pays tropicaux et de réduire les échanges commerciaux.
• Rendant nos villes plus saines
Les villes plus arborées privilégient l’entrée de la biodiversité, offrent des espaces de relaxation aux résidents, réduisent les canicules et les inondations. Des zones d’eau qui collectent les eaux de pluie, telles que des mares, des étangs et des lacs, contribuent à l’enrichissement de la biodiversité et à l’amélioration du bien-être des habitants des villes.
Les zones vertes réduisent aussi les émissions de pollution de l’air, de l’eau et des sols, ce qui peut entraîner des problèmes environnementaux. Finalement, ils réduisent la densité des villes, ce qui ralentit la propagation des virus.
En définitive, la santé humaine est étroitement liée à celle des autres êtres vivants. C’est pourquoi il est essentiel de préserver les écosystèmes afin de garantir la santé de tous. Alors, Médecins, dentistes, chercheurs, écologues, agriculteurs, aménageurs, personnes… Nous sommes tous concernés.
Bountouraby SIMAKAN