La variole du singe, autrefois considérée comme une maladie rare et confinée à certaines régions d’Afrique centrale et occidentale, est devenue une préoccupation croissante pour le continent africain. Depuis quelques années, les cas de cette maladie virale ont augmenté de manière inquiétante, touchant un nombre croissant de pays. Alors que les systèmes de santé africains peinent déjà à faire face à diverses épidémies, la propagation de la variole du singe pourrait entraîner des conséquences graves si elle n’est pas maîtrisée rapidement.
La variole du singe, aussi connue sous le nom de Mpox, est une maladie virale rare causée par le virus Monkeypox, un virus proche du virus de la variole. L’infection à Monkeypox est une maladie transmise de l’animal à l’homme, c’est-à-dire une affection zoonose. Elle est contagieuse dès l’apparition des symptômes et se présente habituellement en 2 phases qui sont:
- le clade I, présent dans le bassin du Congo en Afrique centrale ;
- le clade II, présent en Afrique de l’Ouest.
La variole du singe ou Mpox se manifeste tout d’abord par de la fièvre supérieure à 38° C, l’apparition de nombreux ganglions augmentés de volume et douloureux, des douleurs musculaires et de la fatigue. Des maux de gorge et des douleurs lors de la déglutition sont possibles. Une éruption rouge précoce évoquant une angine est possible au niveau de la bouche et sur la langue. Et 1 à 3 jours plus tard apparaît une éruption cutanée étendue. Localisée dans un premier temps sur le visage, elle s’étend en 24 heures à l’ensemble du corps, jusqu’aux paumes des mains et plantes des pieds. Une localisation au niveau des muqueuses de l’anus, des organes génitaux et de la bouche sont fréquente.
Des éruptions cutanées d’âge différent peuvent coexister. Chez les hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes, des lésions anales, génitales et de la bouche, douloureuses sont souvent présentes. Le malade est contagieux à partir de l’apparition des premiers symptômes et jusqu’à la chute des croûtes.
En Afrique, la variole du singe commence à gagner simultanément le terrain. Face à cette avancée inquiétante, l’agence de santé de l’Union africaine a annoncé le 13 août 2024, une “urgence sanitaire publique de sécurité continentale”. Et l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a suivi le pas, en déclarant le lendemain une “urgence de santé publique de portée internationale”. Il faut rappeler que c’est la deuxième alerte de l’OMS sur la variole du singe après une première proclamée de juillet 2022 à mai 2023.
L’épidémie actuelle s’est développée en RDC qui concentre 96% des cas et 97% des décès à l’échelle continentale. Mais elle se propage rapidement, passant de 7 146 cas en 2022 à 14 957 en 2023 pour atteindre plus de 20 720 cas depuis le début de l’année 2024 dans au moins 13 pays africains. Parmi eux, des pays jusque-là jamais touchés par la maladie comme le Burundi, le Kenya, le Rwanda et l’Ouganda.
En Afrique de l’Ouest, le Nigéria est le pays a enregistré le plus grand nombre de cas de Mpox, d’ailleurs, il signale des cas de Mpox depuis plusieurs années. Le 10 août 2024, ce pays dénombrait 786 cas suspects, dont 39 cas confirmés et aucun décès depuis le début de l’année.
La Côte d’Ivoire est l’un des pays ouest-africain à enregistrer des cas de variole Mpox cette année. Il est deuxième après le Nigéria en termes de nombre élevé de cas confirmés signalés dans la sous-région. Le dernier bilan annoncé par les autorités ivoiriennes fait état de 32 cas confirmés dont un décès. Les autorités rapportent aussi que six personnes parmi ce nombre de cas confirmés ont déjà guéri de la maladie.
Quant à la Guinée, selon l’Agence nationale de sécurité sanitaire (ANSS), sur les neuf cas suspects, il n’y a aucun cas confirmé.
Pour endiguer cette épidémie sur le continent, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a lancé, le lundi 26 août 2024, un “plan stratégique mondial” de 135 millions de dollars.
Bountouraby SIMAKAN