Je suis Laye Sékou Camara directeur général d’EDG. Ingénieur de formation sortant de l’université Gamal Abdel Nasser, département Génie Électrique, et de l’université Senghor, d’Alexandrie en Égypte en Management des Projets ; je suis détenteur de deux MBA aux Etats-Unis at Keller Graduate School of New-York, J’ai travaillé aux États- Unis dans une entreprise appelé OLTMAN-ELECTRIQUE AND PMI.
Revenu en Guinée en 2015 pour servir mon pays, je fus recruté à l’Administration et Contrôle des Grands Projets (ACGP) comme conseiller à la direction de l’énergie, l’hydraulique et des mines ; ensuite Directeur des études en charge de l’énergie, l’hydrau- lique et mine. Aujourd’hui je suis à EDG comme Directeur Général. (Il faut rappeler qu’après mes études j’ai commencé ma carrière à EDG où j’y ai travaillé durant 2 ans) avant d’aller poursuivre mes études à l’international.
Vous avez été nommé le17mars2022eta été installé dans vos fonctions avec deux de vos adjoints le mardi 22 du même mois. Quel bilan pouvez-vous dresser, après 10 mois passé à la tête d’EDG ?
Dès que nous sommes arrivés, la première étape c’était de faire un diagnostic, c’est-à-dire l’état des lieux. Aujourd’hui nous pouvons dire que la situation s’est beaucoup améliorée, parce-que à notre arrivés, l’élément de base, l’existence même d’EDG avait des problèmes, c’est- à-dire la production. Aujourd’hui c’est vrai que notre marché de production est ouvert aux privés, nous avons des producteurs privés qui existent dans le système mais par contre nous-même EDG nous avons nos propres centrales de production, donc si nous même notre propre central ne tienne pas, ça c’est un notre problème. Donc nous avons beaucoup travaillés sur nos centrales pour les rendre disponible à la production. Surtout au niveau des thermiques parce que nos thermiques nous permettent d’équilibrer le système ou de stabiliser notre système. Donc nous avons mis beaucoup d’efforts dans ce domaine-là pour essayer d’avancer, sur le plan de la distribution, vu aujourd’hui, la montée des charges, vous avez vu, il y a beaucoup de construction à Conakry, des buildings
qui n’étaient pas prévues à l’époque, quand tu prends par exemple Kaloum on voit partout des constructions qui ont aujourd’hui avancé, donc la charge à augmenter. Nous sommes en train d’investir au niveau de la distribution pour améliorer cette distribution, pour diminuer les surcharges au niveau de l’existant.
Aussi on a trouvé des projets en évo- lution, qu’on a essayé de booster pour que ces projets avancent le plus vite, pour qu’on puisse vraiment améliorer la stabilité de la distribution, parce-que, il faut que la distribution réponde à cent pour cent. Même si tu as la production aujourd’hui si tu ne peux pas distribuer ce que tu as, c’est un autre. Donc on a investi beaucoup au niveau de la distribution, on a raccordé avec la fin des travaux du projet de l’OMVG, nous avons raccordé beaucoup de villes sur le système OMVG, récemment c’était la ville de Boké, qui a été raccordée et aujourd’hui nous avons investi dans la distribution ; on va bientôt alimenter Kolaboungny, Kamsar aussi. Le projet est financé sur les fonds propres d’EDG, ensuite nous avons raccordé la ville de N’zérékoré, sur la moyenne tension mais cette fois-ci, nous avons signé un contrat avec la Côte d’Ivoire, pour alimenter cette partie de la Guinée, parce-que pour alimenter N’zérékoré il faut que le poste de Linssan soit ter- miné dans le cadre de l’OMVG, une fois
que ce poste sera terminé, nous allons alimenter N’zérékoré par la production du couple Kaléta-Souapiti. Mais pour l’instant puisque, il y a de l’énergie à côté, nous avons signé un contrat avec la Côte d’Ivoire pour pouvoir alimenter cette ville-là qui est une grande ville de la Guinée.
Je pourrai dire qu’aujourd’hui nous avons beaucoup amélioré le système et pratiquement toutes les préfectures de la Guinée aujourd’hui aussi petite soit-elle, on a au moins le courant. On vient d’alimenter Lélouma, Tougué et Mali Yèmbèrè, pratiquement toutes ces villes ont le courant. Donc je peux dire que le bilan est en bonne progression.
L’administration étant une conti- nuité, quels sont les principaux axes stratégiques sur lesquels vous vous êtes engagés ? (La réduction de la subvention, la sécurisation des recettes, le renforcement des capacités et l’engagement des parties prenantes).
Merci, c’est vrai que l’administration publique est une continuité, cependant, la réduction de la subvention, vous savez, il y a beaucoup de personnes qui comprennent mal la subvention accordée à EDG, en fait ce n’est pas une subvention en tant que telle, c’est la différence du prix, par exemple, vous en tant que consommateur il y a une partie de votre facture qui est payée par l’État, c’est ce qu’on appelle subvention. C’est l’État qui nous dit de vendre à la population à un prix et le vrai prix, l’écart, entre le prix réel et le prix auquel on donne à la population, l’État se charge de compenser cette partie.
Et cette subvention aussi n’est pas mis à la disposition d’EDG, cette subvention sert à payer les factures de Souapiti et de Kaléta. C’est-à-dire les grands producteurs privés qui font entrer des milliards, donc cet argent-là sert à payer cela directement à travers le ministère des Finances et EDG en tant que telle ne reçoit pas de l’argent dans son compte comme beaucoup de personnes pensent que nous recevons des milliards sur nos comptes pour dire que c’est une subvention non ; nous fonctionnons sur nos fonds propres. Mais la réduction de cette subvention ne se fera qu’uniquement au niveau des producteurs privés, parce-que, vous prenez aujourd’hui le coût revient moyen du kilowattheure est égale à 2000 francs et, on demande à EDG de vendre à presque 700 francs. C’est énorme pour EDG ce gap. C’est dans ce sens que c’est à EDG d’être engagée donc pour qu’on puisse réduire cette subvention, il faut qu’on essaie de travailler avec la SOGEKA (Société de gestion du barrage Kaleta) et la SOGES (Société de Gestion du barrage Souapiti) afin de renégocier ces contrats, pour ramener à des coûts vraiment abordables qui permettront à EDG aussi de vendre, car nous sommes l’acheteur unique en Guinée.
Aujourd’hui, nous avons des demandes d’électricité de nos pays limitrophes, mais si nous on paye cher à combien on va vendre, alors que les gens nous demandent, pour qu’on soit compétitif.
Dans l’échange avec la Côte d’Ivoire par exemple, nous on achète le kilowattheure à presque 11 cent de dollar et à combien nous on va revendre, si nous on doit récupérer certains clients de la Côte d’Ivoire, il faut qu’on vende moins cher que la Côte d’Ivoire, si déjà on est au même prix que la cote d’ivoire à combien on va revendre donc c’est un peu difficile.
Cette subvention pour la réduire on est en train de travailler déçu pour voir dans quelle mesure on peut renégocier ces différents contrats qui permettent à EDG de vendre aussi de l’énergie. Et au niveau de la population on essaye d’augmenter l’assiette clientèle indus- trielle, c’est-à-dire si on augmente nos clients industriels, cela nous permet de compenser une partie des pertes que nous avons aussi au niveau de nos clients domestiques, c’est ces clients industriels qui peuvent nous permettre d’améliorer notre chiffre d’affaire, parce qu’aujourd’hui, ils ne représentent que 20% du chiffre d’affaire, le domestique qui est là, qui est important, les gens peinent à payer leurs factures ; les gens ont des difficultés à payer leurs factures et ça nous sommes en train de travailler la dessus.
Donc à travers aussi l’installation des compteurs à prépaiement qui permet- tront aux familles modestes de contrôler leur consommation et donc plus besoin maintenant d’avoir une facture juste avoir une recharge ; ce que tu peux consommer, c’est ce que tu paies, et nous cela nous permet, cette énergie (vente) qu’on va récupérer de mettre à la disposition des gros payeurs, c’est-à- dire les clients industriels, leur paiement nous permet d’avoir beaucoup plus d’argent pour financer d’autres projets et améliorer le réseau de distribution électrique par ailleurs.
Donc l’engagement des parties prenante, c’est les bonnes relations entre nous et nos clients c’est-à-dire la population en générale, parce-que cette population il faut qu’elle soit confiante, que oui EDG est là pour tout le monde et nous aussi nous sommes-là pour EDG c’est une entreprise qui appartient à la Guinée, donc tout le monde doit contribuer pour qu’elle soit performante, plus nous sommes performants mieux nous garantissons l’alimentation à l’électricité. Mais si aujourd’hui EDG peine à payer ces factures, EDG peine à investir dans son propre réseau, même si on a la production, on ne pourra pas donner du courant de bonne qualité aux gens.
Sur le plan technique ce sont des inves- tissements il faut entretenir ; le réseau c’est un travail continu, donc il faut continuer le travail à tout moment, il faut faire des investissements pour la maintenance du réseau, ça demande beaucoup d’argent. Si vous voyez aujourd’hui l’éclairage publique, cette année en fin décembre tout Conakry était allumé, ça c’est des gros montants qu’on a sorti, financé sur fonds propre d’EDG, ce n’est pas le gouvernement qui a mis la main à la poche pour financer ce projet c’est EDG qui l’a financé sur fonds propres, donc ce sont des efforts que EDG a effectué pour que la population de Conakry ait ce que elle a aujourd’hui, mais c’est pas finit il faut continuer ; c’est un investissement important, il faut de l’éclairage, oui mais il faut l’en- tretenir. Cette consommation là c’est de l’énergie qui est consommée, donc ça nous permet de dire à l’État de payer cette consommation, normalement c’est au niveau des mairies, les communes et des collectivités locales qui doivent payer ces factures. Puisque nos mairies ne sont pas organisées en tant que tel, donc dans un premier temps ces factures sont prises en charge par l’État pour qu’il paye l’éclairage public c’est de la consommation de l’énergie donc tous ce qui se consomme doit être payer.
Après votre diagnostic de la si- tuation que vous avez héritée, les réformes entreprises par votre prédécesseur à l’instar de l’ins- tallation de plusieurs centrales thermiques à l’intérieur du pays dont 14 mégawatts à Kankan et 3 mégawatts à Siguiri. Quel est l’état actuel de tous des investis- sements ? Et avez-vous continué sur cette lancée ?
Toutes les préfectures de la Guinée aujourd’hui ont le courant, ça ce sont les centrales thermiques, bien qu’elles ne soient pas rentables qu’elles sont exploitées au gasoil, qui coûte cher, l’État nous vend le gasoil plus cher qu’à la pompe. On n’a pas le droit de s’approvisionné à la pompe. Donc le litre de gazole revient plus cher à EDG et nous donnons et nous donnons le courant à la population, on ne fait même pas la moitié de notre recette, c’est-à-dire notre investissement, de notre recouvrement, donc aujourd’hui nous avons continué, puisse que, c’est un droit, on ne peut pas continuer à maintenir la population dans le noir en disant, non il faut que le réseau arrive, quand est ce qu’il va arriver ? donc on a fait des efforts dans ce sens pour l’amélioration de la desserte.
Les centrales aujourd’hui de 14 mégawatts de Kankan. Moi j’étais aux Grands projets (ACGP), je me suis opposé à ce projet de 14 mégawatts, des groupes de 1 mégawatt chacun, pour envoyer à Kankan, il faut se dire la vérité, Kankan est une grande ville, c’est la deuxième ville de la Guinée, ce ne sont pas des groupes de 1 mégawatt qui peuvent alimenter cette capitale. Il ne s’agit pas de dire on a envoyé 14 mégawatts, c’est des groupes de 1 mégawatt, c’est-à-dire c’est des groupes qu’on utilise comme secours ailleurs donc qui font 250 litres par heure, vous savez l’exploitation du gasoil, c’est de grosses dépenses, la réalité pour Kankan c’est autre chose, mais les gens l’ont fait quand même. C’est vrai Kankan à le courant mais à quel coût. Cela ne peut fonctionner comme une centrale réelle ce sont de petits groupes qu’on a mis pour alimenter la ville et ce n’était pas la solution de la ville. Il aurait fallu construire carrément une centrale normale certainement qui couterait moins cher, que le gasoil et c’est dans cette lancée que je me suis mis aujourd’hui.
J’ai déjà engagé des négociations pour construire une centrale de 40 mégawatts carrément à Kankan très bientôt bien que, il y a un projet qui est en cours à Kankan de 20 mégawatt aussi au gasoil (une turbine à gaz, un don du Roi du Maroc) donc moi je ne peux pas attendre ça, je me suis déjà lancé dans la recherche de financement pour construire une centrale de 40 mégawatts, qui va permettre d’alimenter Kankan et ces villes environnantes c’est-à-dire
Kouroussa, Mandiana, Siguiri ; parce qu’il faut juste faire le réseau pour atteindre ces villes.
Avec 40 mégawatts non seulement nous faisons l’extension sur le réseau de Kankan et aussi on alimente les villes voisines de Kankan. Donc on ne s’est pas limité juste là on a essayé d’améliorer ce qui existait déjà, parce que on n’a pas trouvé toutes les pré- fectures alimentées ; aujourd’hui, le reste des préfectures tout le monde a le courant, il y a aucune préfecture qui n’a pas de courant, bien que ce soit une desserte de 18h à 00h, ou à 2 heures du matin, mais quand même chacun à quelque chose chez lui.
M. Directeur Général, au niveau commercial, que pouvez-vous nous dire sur votre taux de facturation, le taux de recouvrement et à date le niveau des encaissements. Quelle est votre appréciation par rapport à l’exercice 2021. Peut-on dire que financièrement EDG se porte mieux (rappeler quelques chiffres des encaissements record, de la campagne de recouvrement ou de régularisation commerciale)
Je dirai qu’au niveau commercial, on a trouvé quelques difficultés, par rapport au taux de facturation, par rapport au taux de recouvrement, ici notre taux de recouvrement, on n’atteint pas encore la moyenne, c’est-à-dire 50% on n’est pas à ce niveau encore, mais nous sommes en train de fournir beaucoup d’efforts pour améliorer ce taux de recouvrement et je pourrai vous dire aujourd’hui, on a essayé de mettre les moyens au niveau de toutes les agences qui vont être très équipées pour vraiment faire du recouvrement et aujourd’hui avec la nouvelle structure, on vient d’engager les jeunes qui vont travailler au niveau du commercial, plus de 100 personnes pour aider le commercial à faire le re- couvrement, et vraiment à augmenter notre taux de facturation. Parce que le plus important l’énergie livrée, il faut la facturer ; parce que nous, les producteurs privés nous facturent déjà au poste, c’est-à-dire l’énergie qu’ils nous livrent déjà ils connaissaient la quantité normale de l’énergie qu’ils nous livrent, donc eux ils vont nous facturer cette énergie. Nous à notre tour, on doit être capable de facturer toute cette énergie qui nous a été livrée, moyennant quelques pertes, c’est à-dire les pertes en ligne, les pertes techniques. Si on arrive à facturer les 90% de cette énergie ça veut dire que le recouvrement doit être à 90%. Donc ce sont nos objectifs qu’on est en train de suivre aujourd’hui, on est en train d’améliorer cette facturation. C’est vrai il y a des difficultés réelles au niveau du commercial, par rapport au logiciel commercial que nous utilisons, sur lequel nous avons déjà entamer, un benchmarking avec des partenaires privés, pour voir dans quelle mesure faut-il avoir un logiciel sur mesure qui s’adapte mieux à notre système et à nos réalités. Notamment avec la Côte d’Ivoire, nous discutons, et bientôt nous allons y envoyez une mission pour pouvoir échanger avec les ivoiriens pour voir dans quelle mesure faut-il avoir, un logiciel qui s’adapte mieux à notre système.
Parce qu’eux ils ont réussi à résoudre ce problème de recouvrement. Bien que toutes les entreprises électriques, chacun à un problème en fonction de son environnement, mais quand même eux ils ont fourni beaucoup d’efforts nous n’allons pas récréer la roue, nous allons partir discuter avec eux, et par rapport à ça nous allons essayer d’améliorer notre système pour pouvoir augmenter notre taux de recouvrement. Parce que le plus important après la facturation c’est le recouvrement. Parce que l’énergie livrée si elle est facturée à 100%, le recouvrement doit être aux alentours de 90 à 99%. Voilà un peu les objectifs que je me suis fixé bien que y a des problèmes qui existe toujours et per- siste surtout en termes de fraude, et des clandestins dans notre système. Vous savez à Conakry on a beaucoup de fraude, on a beaucoup de clandes- tins. Et ces clandestins sont le fruit de nos stagiaires, nous recevons des gens qui viennent en stage au niveau de la distribution, qui apprennent à manipuler, qui apprennent à tout faire et à monter sur les poteaux, mais une fois ils quittent si ils ne trouvent pas un autre point de chute ils deviennent des clandestins qui opèrent sur le réseau EDG, c’est ce qu’on appelle électricien du quartier, comme vous et moi cha- cun a un électricien de quartier, si il y a un petit problème, on appelle le petit électricien du quartier, qui vient monter au poteau et il va faire ce qu’il veut, et on le paye directement. On se dit si j’appelle EDG ça va prendre du temps, mon électricien du quartier est là tout juste à côté pour me permettre d’avoir le courant ce soir. Donc voilà aujourd’hui ce qui se passe, donc il n’est pas facile de lutter contre ces pratiques là, mais nous y travaillons dans ce sens.
Lors de votre prise de fonction vous avez indiqué que le principal défi est le repositionnement de la société dans un environne- ment international changeant et évolutif. Qu’en est-il de cette ambition à date encore aux com- mandes d’EDG ?
Elle est en marche, parce qu’aujourd’hui, nous sommes membres du conseil d’administration de la CLSG, c’est celle qui regroupe le Libéria, la Sierra Léone, la Guinée et la Côte d’Ivoire, au niveau du transport de l’énergie sous-régionale. Nous avons entamé des démarches auprès de nos voisins pour pouvoir alimenter le Liberia et la Sierra Léone, et aujourd’hui nous sommes bien avancés dans les dé- bats avec le Mali aussi pour pouvoir alimenter les alimenter en énergie électrique. Quand tu prends du côté de la Côte d’Ivoire qui alimente pratiquement le Ghana, le Benin, le Togo, le Burkina-Faso, nous aussi de notre côté, nous voulons être le leader de cette région pour pouvoir alimenter aussi la Guinée Bissau, la Gambie, Sierra Léone, Libéria ce sont nos voisins directs. Ça nous permettrait d’avoir une place prépondérante dans le système ouest africain Power (WAPP). Nous sommes une zone de réglage, la dorsale guinéenne nous a servi, par ce que la plupart de nos productions sont hydrauliques. Ça nous permet d’avoir un avantage concurrentiel sur les autres voisins qui développent de l’énergie thermique, c’est-à-dire le Sénégal et la Cote d’ivoire, nous c’est sur l’hydraulique que nous allons, essayer de conquérir le marché ouest africain, pour avoir plus de client potentiel et améliorer notre chiffre d’affaires, globalement les performances de l’entreprise.
Pour vous, l’autre défi majeur était d’évaluer la possibilité d’étendre la durée de vie des actifs de l’entreprise. À mi-par- cours, comment pouvons-nous évaluer la matérialisation de ce défi ? A-t-il été traduit en acte ou alors, il faut prioriser les projets à réaliser ?
Effectivement elle a été matérialisée, parce que nous avons investis plus de quatre millions de dollar (4.000.000 $) dans l’entretient de nos centrales thermiques, et aujourd’hui toutes les centrales thermiques appartenant à EDG sont disponibles à la production. On arrive à produire avec toutes nos centrales, c’est cet élan qui va être maintenu, nous allons respecter les dates de révision de chaque centrale.
Fini de dire qu’une centrale va être en dépassement, non, nous n’allons pas l’accepter. On a un plan d’entretien annuel qui va être rigoureusement respecté.
Au niveau de tous nos équipements de production, de transport et de distribution, nous mettrons l’accent particulier sur la maintenance, une maintenance rigoureuse. C’est-à-dire on ne va pas laisser les équipements se détériorés pour attendre un miracle, mais le plan d’entretien que nous mettrons en place va être suivi avec rigueur. C’est ce qui va permettre à l’entreprise de maintenir ces actifs dans le système en bon état, parce qu’ailleurs tu peux trouver une centrale de 100 ans qui fonctionne correctement. Tous qu’il faut faire c’est la maintenance, le res- pect de la maintenance c’est-à-dire les révisions qui sont prévu on les faits à temps et plus la révision est faite à temps la machine peut avoir plus de 100 ans à 150 ans de vie, même si aujourd’hui elle est amortie, mais quand même elle continue à produire.
L’autre défi à relever, selon vous, monsieur le Directeur général, c’est la poursuite de l’amélioration de la gouvernance de l’entreprise à travers la poursuite du plan de redressement déjà mise en œuvre, l’amélioration de la situation financière de l’entreprise, la poursuite des ajustements tari- faires nécessaires à la réduction progressive de la subvention.
Pouvez-vous nous en dire un peu plus ?
Alors l’ajustement tarifaire n’est pas un objectif fondamental pour moi, connaissant, la problématique que nous avons dans cette entreprise, surtout, la fraude qui pénalise énormément EDG, pour moi c’est l’amélioration de la collecte des fonds que EDG a sur le terrain que nous devons améliorer, avant de penser à l’amélioration des mesures tarifaire. Donc par conséquent, nous mettons beaucoup d’efforts aujourd’hui pour augmenter la collecte ou le recouvrement de l’entreprise, puisque notre taux de collecte, n’est pas dans les normes ouest africaines, dans les autres compagnies ouest-afri- caines, ils ont entre 90-95% de taux de collecte, nous on est aux alentours de 50-60% donc ce qui signifie que nous devons faire beaucoup d’efforts pour améliorer notre taux de collecte. Après ça nous verrons combien de fois il faut l’améliorer ou l’augmenter, sinon il y a un plan d’augmentation tarifaire qui est projeté sur chaque 2 ans mais pour le moment la mise en application va poser problème, compte tenu du faible taux de collecte sur le terrain. Donc pour moi, il faut d’abord essayer d’améliorer la collecte c’est ce qui nous permettra de poursuivre cette augmentation tarifaire.
La gouvernance d’EDG sous votre magistère, s’est-elle améliorée ? Si oui, quels sont les leviers que vous avez utilisés pour atteindre ce résultat escompté ?
Oui, quand nous avons essayé de mettre en place une nouvelle structure, cette structure nous l’avons habillé, pratiquement à 80%, je peux dire que c’est la première fois qu’une structure mise en place à EDG arrive à sa fin. Par ce que les autres tout le temps que moi j’ai été à EDG, et jusqu’à mon arrivée, toutes les structures ici, on faisait juste, quelques nominations et la structure restaient comme ça Pendant un an, 2 ans, 3ans, la structure n’est jamais terminée. Mais moi je me suis donné pour engagement, de terminer cette structure aujourd’hui et ensuite nous allons essayer de voir le personnel d’EDG, sur le plan des ressources humaines voir le dossier physique de chaque travailleur d’EDG, s’assuré que chacun à son dossier au complet, il y a eu des visites de terrain, pour faire un recensement physique de chaque travailleur, avec la nouvelle structure je pense que les choses vont s’amélioré. Nous avons essayé de créer une nouvelle direction qui est le transport, qui n’a pas existé depuis tout le temps, depuis la création d’EDG, il y avait toujours une direction de production, de transport ; mais aujourd’hui nous avons une direction de transport carrément, vu l’arrivée des nouvelles lignes, d’interconnexion, qu’on va hérité, donc il a fallu mettre en place cette direction pour prendre en charge le transport qui va être la colonne vertébrale d’EDG, si nous mettons les efforts dans ce sens par ce que c’est le plus important dans le système. On peut produire, mais si on ne peut pas transporter ce n’est pas la peine, si on ne peut pas distribuer, ce n’est pas la peine. Donc la nouvelle direction de transport aujourd’hui va représenter la colonne vertébrale d’EDG, sur laquelle nous avons mis assez d’efforts et grâce à elle nous avons signé un contrat de maintenance de la ligne OMVG, qui rapporte de l’argent, une première à mon humble avis.
Nous avons tenu une réunion avec OMVG pour faire un avenant à ce contrat, parce que les autres postes disponibles on les mets dans notre portefeuille, pour la gestion et l’entretien de ces lignes.
C’est cette réforme qui a permis cela ; je pense que nous allons continuer sur cette lancée et nous mettons un accent particulier sur la formation de nos agents. Aujourd’hui quand vous avez un transformateur dans un quartier, il faut couper tout le départ ce qui n’est pas normal, il faut qu’on ait des équipements qui nous permettent de travailler sous tension ; il faut qu’on ait des gens qui peuvent travailler sous tension, mais ça ne peut pas se faire sans formation.
Nous sommes en train de travailler avec d’autres pays qui ont l’expérience dans ce domaine-là pour qu’on ait des agents d’EDG qui puissent travailler sous tension sans pour autant isoler tout un quartier pour un petit défaut. Aujourd’hui s’il y a un problème il faut fermer le dé- part, les disjoncteurs qui sont là c’est des disjoncteurs qui ont une durée de vie limité : il y a un nombre d’ouverture que tu fais si c’est un disjoncteur que le constructeur te donne, passé ce temps, le disjoncteur devient obsolète, il faudra le remplacer, donc ça coute cher à la maintenance. Mais si nos agents peuvent travailler sous tension, ça va permettre d’aller plus vite en termes de remise en ordre quand il y a une avarie ou un problème sur le réseau et par conséquent cela réduira drastiquement notre temps de coupure.
Nous sommes au terme de notre entretien, monsieur le Directeur général, quel est votre mot de fin ?
Je veux dire à la population de Co- nakry en particulier et de la Guinée en général, qu’elle peut compter sur leur producteur qui est EDG, par ce qu’il faut qu’il ait une relation de confiance entre nous et nos clients c’est le plus important. Je sais aujourd’hui que beaucoup de personnes quand ils ont un problème à la maison, EDG tarde à intervenir, mais qu’ils sachent que, toutes les plaintes sont prises en compte ça peut prendre du temps, comme vous connaissez la circulation à Conakry, mais cela ne veut pas dire que EDG les ignorent, nous faisons beaucoup d’efforts, dans ce sens-là, pour être beaucoup plus prêt de nos clients. C’est pour cela que nous allons redéployer de nouvelles équipes encore plus près de nos clients pour que, le temps de réponse des plaintes, soit vraiment réduit. Et que nos clients soient encouragés à s’exécuter à payer leurs factures, à consommer moins, parce que si on veut le beurre et l’argent du beurre c’est un peu différent.
Donc Aujourd’hui, le charbon coûte cher actuellement et les consommateurs se rabattent sur les appareils très énergivores sans pour autant penser à la facture électrique qui augmente crescendo. Donc, il faut que les gens essaient de revoir leurs habitudes de consommation et d’achat d’équipements électroménagers.
Réalisé par Mouctar Kalan